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Prochaines réunions publiques à l’hôtel du département, place Aristide Briand, à Poitiers : Commission permanente, le jeudi 10 juillet 2025 à 10h ; Décision modificative n°2 (budget), le jeudi 25 septembre 2025 à 10h30 ; Commission permanente, le vendredi 17 octobre 2025 (changement de date !) à 10h ; Commission permanente, le jeudi 27 novembre 2025 ; Décision modificative n°3, le vendredi 19 décembre 2025 // PERMANENCES, sur RDV, mairie de quartier de Saint-Eloi : le mercredi 16 juillet 2025 de 14h à 17 h ; le mercredi 17 septembre 2025 de 14h à 17h ; le mercredi 15 octobre 2025 de 14h à 17h ; le mercredi 19 novembre 2025 de 14h à 17h ; le mercredi 17 décembre de 14h à 17h

La commission action sociale – Famille – Enfance / Santé

Série sur les commissions sectorielles (épisode 3)

À l’exception de la santé, qui n’est pas une compétence obligatoire, les départements ont la responsabilité de domaines essentiels : l’action sociale, la protection de l’enfance et de la famille — notamment à travers la protection maternelle et infantile.

C’est une commission importante. Son budget l’est aussi.

Mais malheureusement, la politique menée par les élu·es de la majorité de droite ne me semble pas à la hauteur des enjeux.

J’ai, par exemple, l’impression que leur vision de la famille est assez paternaliste et répond encore à des réflexes archaïques. Il me semble que l’action sociale départementale est considérée à travers le prisme de la charité et de la compassion, et non de la solidarité ou de l’émancipation.

La majorité de droite clame haut et fort que la collaboration avec la préfecture est bonne. C’est tout simplement parce que la politique du département est en accord avec celle du ministère de l’Intérieur, qui est très dure. Lorsque, par exemple, je m’étonne du fait que le service des Mineur·es non accompagné·es se trouve dans l’Hôtel du département — juste à côté de la préfecture de la Vienne — et non avec les services de l’Aide sociale à l’enfance situés rue de Beaulieu à Poitiers, on me rétorque que c’est normal : cela permet une meilleure fluidité des dossiers avec la préfecture.

Je reviendrai sur ce sujet dans une prochaine infolettre.

Le fonctionnement de cette commission est le même que celui de la commission Agriculture et Ruralité : tout est déjà décidé lorsqu’on nous présente les dossiers quelques jours avant la réunion du Conseil départemental ou de la Commission permanente. Là aussi, il n’y a pratiquement pas de place pour les questions ou les débats.

Lors de la présentation du budget prévisionnel, j’ai voulu savoir, par exemple, si l’exécutif départemental de droite avait décidé ou non de maintenir le montant attribué à chaque épicerie sociale via le dispositif Agrilocal 86. Il m’a été répondu que le budget ne donnait pas les détails des montants et que je le verrais bien lors de la délibération concernant les épiceries sociales.

Lorsque je constate que, pour le budget santé — en forte diminution — il ne reste que 38 000 € pour les associations qui mènent essentiellement des actions de prévention et de promotion de la santé, et qu’entre 5 000 et 8 000 € sont habituellement attribués à l’opération des 500 Ferrari chaque année sur ce budget, je demande aux élues de droite comment les associations vont faire pour survivre. Elles me répondent, sans sourciller : « Les associations n’ont qu’à organiser des lotos ou vendre des gâteaux. » Une réponse typique d’une bourgeoisie hors sol, qui voit les associations comme un loisir de confort. J’ai répliqué que les associations avaient des salarié·es à payer.

Et l’on me répète inlassablement que, lorsque les associations demandent des subventions, ce n’est pas un dû automatique.

Quand des élu·es de droite parlent de leur expérience de terrain avec les citoyen·nes qui les sollicitent, c’est pour s’en plaindre : un·e tel·le ne sait pas prendre soin correctement de ses enfants ; un·e autre ne sait pas gérer son [maigre] budget.

Très souvent également, les services du département nous présentent les actions, les plans, etc. Cela se traduit par de longs diaporamas, complexes et techniques, pleins de bonnes intentions, rédigés dans une belle langue de bois et bourrés de chiffres non pertinents pour masquer un manque de moyens.

On nous a récemment présenté le Schéma unique des solidarités 2025-2029 sur le même modèle : tout était très beau sur le papier, la présentation et les couleurs. Sur le fond, on constate des actions visant à réduire la pauvreté, aider les gens à accéder aux droits, protéger les enfants, etc. Ces actions sont certes louables et il est difficile de les contester. Cependant, je sais que les moyens financiers mis en face sont nettement insuffisants par rapport aux besoins énormes.

Nous savons que certaines actions sont financées par l’État, l’Union européenne, ou par ce qu’on appelle la valorisation de personnel (le temps de travail que les agent·es du département consacrent à ces actions). Mais en réalité, il n’y a aucun objectif clair chiffré, aucun indicateur pour savoir si les objectifs sont atteints, aucun moyen d’évaluer l’action du département une fois la période terminée. Aucune estimation du budget nécessaire à ces actions n’est indiquée.

Pire : les priorités affichées dans ce schéma unique pluriannuel font actuellement l’objet de baisses de subventions attribuées aux associations, notamment celles qui viennent en aide aux femmes (violences intrafamiliales, sortie de la prostitution, etc.).

Ce phénomène, malheureusement, est national. La Fondation des femmes vient d’émettre un rapport pour dénoncer la baisse des subventions, principalement du fait des départements. Le département de la Vienne n’y échappe pas.

Les élu·es de droite aiment se présenter comme les défenseur·es du monde rural, prétendant compenser le manque de moyens par rapport aux zones urbaines. Mais cette posture électoraliste ne résiste pas à l’épreuve des faits. Les femmes, qui subissent de plein fouet les conséquences des baisses de moyens, vivent majoritairement dans ces territoires ruraux. Autrement dit, celles qu’on prétend aider sont précisément celles qu’on abandonne.

Le département dirigé par la droite communique, mais n’agit pas concrètement et n’évalue pas ses actions.

Résultat : la situation de toutes les associations commence à devenir catastrophique du fait de la baisse des financements par le département et les autres financeurs (dont l’État). Dans le meilleur des cas, les subventions sont reconduites à l’identique. Mais avec l’inflation, cela revient à une baisse déguisée. Dans le pire des cas, elles sont tout simplement supprimées.

Les financeurs demandent souvent de faire plus avec moins.

Les associations attendent avec impatience l’annonce du montant de la subvention et doivent ajuster leur budget, puisque, pour le département, les budgets de cette année et de l’année dernière n’ont été adoptés qu’à la fin du premier trimestre. C’est un véritable couperet qui met en péril certaines actions.

Les associations n’osent pas protester, de peur qu’on leur diminue encore les montants les années suivantes.

Mais dans la confidentialité, elles oscillent entre la colère, l’indignation et la résignation.

Leurs dirigeant·es et bénévoles font preuve d’un courage exemplaire. Les associations ne lâchent pas les populations précaires dont elles s’occupent. La part de travail des bénévoles augmente pour compenser les non-remplacements de postes qui ne sont plus financés. Et on assiste maintenant à de l’épuisement.

En ce moment, l’association L’Éveil se bat pour maintenir son restaurant chantier d’insertion L’Assiet’Sympa. Elle s’est résolue à lancer une collecte de dons sur la plateforme HelloAsso :
👉 https://www.helloasso.com/associations/l-association-l-eveil/formulaires/3

Elle a besoin de fonds pour tenir deux ans (2026 et 2027), avant l’ouverture de nouveaux locaux en 2028 qui permettront une plus grande capacité d’accueil.

J’ai déjà déjeuné à L’Assiet’Sympa : c’est un super restaurant qui permet de créer du lien entre les habitant·es du quartier des Couronneries. Les repas sont bons, équilibrés, complets et sains : ils sont préparés avec les légumes bio du jardin de L’Éveil, au domaine de Malaguet.

Si vous n’avez pas encore contribué à la sauvegarde de L’Assiet’Sympa, il n’est pas trop tard. Votre don vous permet de bénéficier d’une réduction d’impôt.

Ce n’est malheureusement pas la seule association en difficulté. Face à cette politique d’abandon, il est urgent de soutenir les associations qui tiennent encore debout — souvent à bout de bras — et de réclamer des moyens à la hauteur des besoins.

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