Florence Harris

Les vœux des élu·es, c’est le moment incontournable du début de l’année. Les exécutifs présentent un bilan de l’année écoulée et les projets de celle qui commence. Aucun n’a renoncé à organiser sa cérémonie, surtout en cette dernière année de mandat (pour les communes).

C’est un moment très important, notamment en ces temps durs de restriction budgétaire, car il permet de savoir comment comptent faire les collectivités locales pour mener une politique digne de leurs ambitions avec moins de moyens. 

Je suis allée à plusieurs cérémonies : le département, bien sûr, la ville de Poitiers, la ville de Montmorillon, la région Nouvelle-Aquitaine. Les vœux de la préfecture sont également l’occasion de savoir comment le nouveau préfet entend travailler avec les élu·es locaux·ales. 

Et c’est là que l’on voit de manière flagrante les différences entre les politiques « de gauche » et celles de « droite ».

Deux salles, deux ambiances…

Le département a été la première collectivité locale à organiser sa cérémonie. Le discours du Président, en résumé : les associations, serrez-vous la ceinture, il va falloir faire des choix, car les dépenses sociales ont encore augmenté. On soutiendra quand même l‘aéroport de Poitiers (quoi qu’il en coûte). Les dépenses sociales ont encore augmenté [bis repetita], c’est un véritable fardeau pour notre collectivité. Et en plus, on a dû augmenter le traitement des fonctionnaires qui travaillent au sein de la collectivité parce que le gouvernement l’a décidé sans notre avis. 

Ambiance glaciale et mines moroses dans cette immense Arena du Futuroscope.

Le buffet après le discours n’était composé que de charcuterie et de fromage, et on ne savait même pas si c’était du local. 

Le Président du département a encore raté l’occasion de reconnaître à leur juste valeur le travail des agent·es de sa collectivité qui étaient présent·es et n’ont pas vraiment apprécié son discours sur le coût qu’ils et elles représentent à ses yeux. Les associations, très inquiètes, se demandent à quelle sauce elles vont être mangées. 

A la mairie de Poitiers, l’ambiance était plutôt festive et chaleureuse. Même si la Maire a admis qu’il y avait moins de moyens budgétaires, elle a clairement exprimé son attachement aux services publics, a remercié les agent·es de la commune et a assuré qu’elle ne laisserait pas tomber les acteurs incontournables dont les associations qui sont nombreuses à travers leurs activités culturelles et leurs animations et participent au lien social, si important.

Le discours était traduit en langue des signes et diffusé sur les réseaux sociaux.

Étaient invités des producteurs·trices et restaurateurs·trices locaux·ales pour le buffet très varié. 

Reste à savoir si les mesures annoncées seront vraiment mises en œuvre : c’est ce que j’ai demandé à la maire de Poitiers. 

Le débat d’orientation budgétaire du département aura lieu à l’hôtel du département
(place Artistide Briand à Poitiers), salle René Monory, le jeudi 20 février à partir de 10h.
La séance est publique.